Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Trust Odyssey


Le desert

Publié par Victor Hamonic sur 18 Avril 2013, 14:59pm

Catégories : #nouvelles

J'ai chaud. Moins chaud que d'habitude mais chaud quand même. Le désert. Je me sens bien. Dunes sableuses, maîtresses de l'horizon, havres de chaleur dorée. Mêlées au soleil par un ciel bleu bas, si bas qu'il touche le sol devant moi, ondulant sous la chaleur. Je ne vois que moi et une rose des sables à des kilomètres à la ronde. Non, il y a aussi une araignée. De quoi se nourrit-elle ? En tout cas elle fera un excellent repas de midi même si vu la chaleur, on approche plus des treize heures de l'après-midi. Couchée dans le sable, immobile tel un grain constituant le tout de ce lieu jaune et bouillant. Le sol agresse ma peau pourtant endurante, bouilloire terrestre. L'araignée, environ dix centimètre de diamètre, se dirige vers moi, insouciante, naïve, vivante. En un geste, un seul, tu t'es retrouvée dans mon tissu d'apparat : utile comme un tamis. Tu es bloquée dedans tandis que le sable s'en écoule et vole légèrement. Bizarre. Je ne ressens aucuns vents dans l'air mais le sable ne tombe pas droit. Bref, tu finis dans mon sac. Obscurité apaisante pour tes multiples yeux, habitués aux lieux sombres tels que ton nid, plus que sur le sable apparemment, vu comment il me fut facile de t'attraper. Je te laisse un peu de répit. Fais le point sur ton existence, dans peu de temps tu ne seras plus. Mi-insecte, mi-autre chose. Unique, inclassable, nouvelle, irradiée. Ton espèce a évolué petite, plus vite que la mienne. Biologiquement en tout cas. Moralement, on peut dire que nous fûmes rapide. La sueur. Perles salées glissants sur mon épiderme gorgé de soleil. Amusant de voir du liquide dans un endroit comme celui-ci, même si ce liquide sur ma peau et seulement sur ma peau. Je suis désolé mais je préfère me nourrir de ta chair plus que de celles de mes semblables comme certains. Continuons. J'aime bien, quand on est au sommet d'une dune, l'effet papillon. Un pas sur le sable et des milliers de petits grains coulent et s'amassent là, en bas. Des traces visibles et pourtant éphémères. Cette nuit, lorsque le vent soufflera, elles disparaîtront, comme si je n'étais jamais passé par là.

Toujours en direction du Nord. Je lui écrase la tête, elle ne souffrira pas. J'aime bien savourer mes repas, alors ce serait de la torture pour toi. La cruauté gratuite, à quoi bon ? D'abord manger les pattes. Le tronc. Puis la tête écrasée, le plus fort en saveur, ça me permet de garder un mauvais goût dans la bouche, m'empêche d'avoir soif. Je ne sais pas pourquoi. Ça peut vous sauver dans le désert. Le Nord. Toujours le Nord, encore le Nord, comme un air lancinant de musique dans les oreilles. Ça sent la mécanique, l'essence chaude, l'huile de moteur qui cuit, répandue sur le sable chaud. Un camion au loin. Il y en a donc qui roule encore dans le Fesh-Fesh. Trois, non, une seule personne. Je ne sais pas. Satanés mirages, vous réussissez encore à mes jouer des tours après tout ce temps. Mon sac à dos me tire l'épaule, il déconcentre mon attention du camion et de son conducteur. Mince ! Je connais ce contact métallique. Le froid du fer sur ma tempe humide. Comment est-il passé derrière-moi sans que je ne m'en rende compte ? « T'es qui ? Depuis quand tu nous suis ? » Vous suivre ? J'ignorais jusqu'à maintenant votre existence à toi et à ton pote. Nan, ce qui m'embête c'est que je vais devoir te bousiller si t'enlèves pas le canon de ton flingue de mon crâne. Mais qu'est-ce que vous venez m'emmerder sous le chaud soleil là ?! Merde ! J'avais pas prévu ça moi. En plus tu pues mec ! Encore un putain de cannibale. Il a des restes de tripes et de bidoche sous les ongles. Moi qu'étais parti pour philosopher, tu m'emmerdes ! « Je réitère ma... ». Nan. Tu réitères que dalle. Coup d'épaule dans ton flingue, le coup part tout seul, dans les airs. Je dégaine mon poignard, il essaie de m'en empêcher en empoignant mon bras, je lui assène un grand coup de poing sous la mâchoire. Un petit morceau de langue vole, coupé, et ses dents de devant s'entrechoquent et se brisent. Poignard sorti, un coup dans le cou, les cordes vocales coupées, un autre au niveau du plexus. J'enfonce la lame doucement : il ne peut pas crier de toute façon, s'étouffant dans son propre sang. Je le retourne sur le ventre, lui coupe les tendons d'Achille, par sécurité même si c'est totalement inutile, je le sais bien. Les anciennes habitudes. Il va mourir rapidement, sans pouvoir esquisser aucuns mouvements. Pas de bruits, 4,5 secondes.

Le desert

J'ai pas perdu la main en tout cas. « Merde ! ». Je fais quoi moi maintenant ? Je me farcis son pote ou pas ? Ça y est. Il ne fait plus de soubresauts convulsifs dans le sable. Le sang et les grains de sable se mélangent, formant une masse marron visqueuse. L'autre va sûrement rappliquer, alerté par le coup de feu du touriste. Le soleil cogne sur mon crâne rougit par le soleil et le feu de l'action comme on dit. Mon sang tape furieusement mes tempes, mes veines ressortent par intervalles réguliers. Il arrive, il respire fort le guignol. Je vais me coucher près du corps. Faire le mort. Je me barbouille la bouche de son sang, mets ses bouts de dents devant ma bouche sur le sol. Le couteau entre mon bras et mes côtes, faussement planté dans mon torse, à moitié sur le ventre. C'est pas vrai, il chiale ! Il regarde même pas si je suis mort, décevant. Il est accroupi au dessus du cadavre, pleurant. Je me lève tranquillement, silencieux. Re et re et re-Merde ! C'est une gonzesse ! Elle sent fort, elle a des morceaux d'humains qui pendent à son cou et à sa ceinture. T'es quoi au juste ? Une espèce de chamane anthropophage ? « Saloperie de monstre de merde ! » Deux balles : une dans le cœur, l'autre dans la tête. Merci pour le flingue connard. J'aime pas les bouffeurs de confrères, ils me rendent vulgaires. Allez, je vous laisse en amoureux, Bonnie and Clide. J'espère que vous aurez apprécié me gâcher ma putain de phase poétique et de communion avec la nature environnante.
Direction le Nord. Je n'ai pas pris le camion, trop de cadavres faisandés à l'arrière. J'ai juste emprunté leur flotte et les cinq balles du Desert Eagle du dingue.

La chaleur diminue. L'après-midi est vite passée, le soleil fatigue et baisse peu à peu la puissance de ses rayons.

Un texte de Max Moreau.

M
For many people it makes a large amount of sense to engage a housecleaning professional to assist you to them out throughout the house. If both yourself and your career schedule allow it to impossible to get all for the cleaning done at your house on a normal schedule then possibly this could be exactly what you need to do to assure a bright clean place.
Répondre
D
While hiring an experienced cleaners make sure you know the many services they have. Why hire a variety of cleaning companies when it's possible to hire you to definitely do the many jobs you may need? It's safer to monitor one company you happen to be hiring (while not having to go around this list whenever you hire a whole new cleaning firm) around many.
Répondre
R
You have shared such interesting article with quality literature and philosophy. Various encounters and experiences in the desert can make the readers think a lot! The hope for green is the intense thing in desert. Thanks for the post!
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents