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Trust Odyssey


Plus tard, je veux vivre

Publié par Victor Hamonic sur 18 Avril 2013, 15:12pm

Catégories : #nouvelles

On ne fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie.

Plus tard je veux vivre

On dit que pleurer lave les yeux et purifie l'esprit. Mais je n'arrive pas à pleurer. Ce favoritisme que dame nature opère sur les autres ne m'atteint pas. Je suis immunisé de toute chance de pouvoir me libérer. Contraint à garder en moi toutes ces idées qui tournent et déambulent encore dans ma tête. Baleines échouées ne parvenant pas à retourner à l'eau, condamnés à attendre la fin. Inéluctablement, simplement. Et moi, je ne peux que continuer ce que je fais actuellement. Le même manège tous les ans. Une année entière à me demander si je suis bien au bon endroit. Me répondre que non. Je dois fuir cet endroit, trouver ma place qui est ailleurs. Tout se joue alors en quelques mois. Pourquoi pas ça, ce n'est pas plus mal qu'autre chose. De nouveau, je me réjouis. Oui, c'est bien ce que je veux faire. Un bonheur éphémère, une certitude qui hésite rapidement. La phase de désillusion approche, je le sens. J'essaie de la combattre, me convaincre encore un peu que ma place est ici. La fatalité arrive enfin, imperturbable, insensible mais surtout, ponctuelle. Là reprends le manège gratuit des questions de l'avenir : Que vas-tu faire ? En es-tu sur ? Y a-t-il des débouchés ? De bons revenus ? Cela va-t-il te plaire tout le temps ? Tant d'études pour si peu d'espoir. Cruelles questions rhétoriques qui ne trouveront peut-être jamais de réponses. Elles me percent et me dégonflent. Et moi, stupide jouet de leurs fantaisies, je souffle, place des rustines, tente tant bien que mal de protéger la baudruche de mon esprit. Quel idiot ! Plus je remonte la pente et plus la chute est dure. Combien de fois me suis-je dis : « Descends la pente au lieu de la remonter, fais-le ! ». Mais non, je suis comme les martyrs mythologiques tourmentés à l'infini pour un acte commis envers les dieux, sauf que moi, je ne suis qu'un individu confondu. Un point blanc parmi les points blancs. Indissociable, collectif, ensemble. Même le plus connu d'entre nous fait partie des autres, et pourtant chacun est seul parmi les autres. « L'enfer c'est les autres » disait Sartre. L'autre. La société a besoin de chacun bien qu'elle n'ait la nécessité que de certains. Les élus anonymes, qui s'allument et s'éteignent comme les étoiles au fil du temps... Quel futur choisir ? Faire ce que j'aime. Qu'est-ce que j'aime vraiment ? Essayez des sortir du lot dans une société où 7 milliards d'êtres humains tentent de faire de même. Impossible et à quoi bon ? Que veux-tu faire plus tard ? Plus tard ?


Plus tard je veux vivre.

Un texte de Max Moreau.

Plus tard, je veux vivre

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